Gishi club de Jambes


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Ascenseur émotionnel au championnat de Belgique

Entre belles surprises et déceptions, le championnat de Belgique a rendu son verdict ce week-end à Tielt.

Nous entrions dans la compétition en pleine confiance puisque Yacine, ultra favori en -46kg, ouvrait le bal. Notre assurance a néanmoins vite perdu de sa superbe en constatant que notre athlète, probablement dû à la pression, ne proposait pas le niveau qu’on lui connait. Nos espoirs ont même rapidement explosés en plein vol, quand en l’espace de 30 secondes, il prenait 3 shidos, synonyme de défaite. Sans jamais briller, il s’assurera néanmoins une médaille de bronze. Son ami Asaël, se défendait en -55kg. Pour sa première participation, il ne s’est pas laissé démonter et a tenu la dragée haute aux meilleurs judokas de sa catégorie. S’il nous a fait rêver d’une médaille tant il a bien combattu, l’exploit n’a malheureusement pas eu lieu.

Nos trois juniors qui combattaient dans l’après-midi avaient tous un parcours très compliqué. Matthias, en -81kg, était dans la catégorie junior la plus relevée avec 3 internationaux performants. Il se devait d’entrer sans ménagement dans la compétition s’il voulait accrocher une médaille. Seulement, c’est timidement qu’il débutera et laissera filer la victoire. Replongé dans les repêchages, il remportera péniblement un combat largement à sa portée avant d’affronter un féroce opposant pour le bronze. Le combat apparait déséquilibré mais dans l’adversité, Matthias réussi à hausser son niveau et faire jeu égal avec son rival. Il est difficile de savoir qui l’emportera mais un jugement aberrant de l’arbitre donnera l’avantage au judoka flamant à 20 secondes de la fin du combat, scellant injustement le sort de notre judoka. En -73kg Osman a poursuivi sur sa bonne lancée du régional en abordant ses combats avec beaucoup de maturité. Il remporte intelligemment son premier combat avant de s’incliner face à plus fort que lui, le futur champion Kagermanov. Pour le bronze, il livre un rude combat et alors qu’il semble prendre petit à petit le dessus il concède un waza ari. Sa domination lors des dernières secondes du combat ne suffira pas pour redresser la situation. Enfin, Darius a mis toute son envie dans ses combats mais avec un déficit de poids important, il partait avec un gros désavantage qu’il n’est jamais parvenu à combler. Gêné physiquement, il n’a pas réussi à bousculer ses opposants comme il en a l’habitude.

C’est donc avec un goût amer que cette première journée se terminait et avec beaucoup d’incertitude que la suivante débutait.

Le dimanche, ce sont les espoirs qui ouvraient le bal. En -60kg Amsar a fait parler son expérience et sa maîtrise. Si chacun de ses combats ont été disputés, il n’a jamais semblé être inquiété. Il déroche ainsi l’or avec notamment un très bon balayage en finale. Dans la même catégorie, Taha, en pleine progression, pouvait prétendre à une médaille. Malheureusement, après avoir repoussé ses limites, la chance n’a pas tournée en sa faveur. S’il n’est pas monté sur le podium, il a néanmoins prouvé qu’il faudrait compter sur lui à l’avenir. En -73kg nous avions 3 judokas de qualité engagés dans le tournoi. C’est Pierre-Issa qui ouvrait la voie à ses amis mais, peu concentré, il retourne fort heureusement la situation au dernier moment et s’impose finalement. Salavat enchaînait directement avec beaucoup plus d’assurance et d’engagement que sont compatriote. Il s’imposera d’ailleurs facilement avec son seoi nage. Kaïs, déterminé à suivre le même chemin que ses prédécesseur, prend d’emblé le combat en main. Son adversaire est paralysé et prend rapidement 2 shido. De retour depuis un mois après 2 ans d’arrêt Kaïs montre logiquement quelques signes de faiblesse vers la fin du match et alors qu’il tente d’obtenir le 3 shido pour son adversaire, il tombe dans un piège au sol et perd la rencontre après avoir fait le maximum tactiquement. Lors de sa demi-finale, Pierre-Issa affronte le grand favori, multiple médaillé international et va devoir se montrer plus minutieux que dans son premier combat s’il veut espérer l’emporter. Après avoir mis au point une tactique bien étudiée avec son entraîneur, il monte sur le tatami. Le combat est très intense avec des actions très dangereuses de part et d’autre on sent néanmoins une plus grande maîtrise chez l’international flament. Pierre-Issa reste malgré tout dans son match et attend le bon moment pour placer l’attaque rigoureusement choisie avec son coach. C’est après deux minutes que l’occasion se présente et notre athlète saisi sa chance en lançant toute son énergie dans l’attaque. Son adversaire est surpris et s’écrase sur le dos, la performance est belle et notre athlète est propulsé en finale. Salavat enchaîne alors le match suivant avec une concentration quasi professionnelle. Son opposant se montre résistant mais notre judoka a le dessus et reste attentif. Il finira par prendre l’avantage et fermera intelligemment le combat jusqu’à la fin du temps offrant au Gishi club une finale 100% Jamboise. Kaïs quant à lui tentait d’aller chercher le bronze mais malgré une bonne entame de match, il se fait surprendre trop rapidement et méritait mieux. La finale quant à elle, tourne rapidement en faveur de Salavat, plus concentre et aidé par l’arbitre. Davantage déstabilisé par la situation, Pierre-Issa s’est anormalement exposé face à un “adversaire” qui le connait trop bien. En +90kg Ozias a une voie royale vers la plus haute marche du podium et alors qu’il explose littéralement ses adversaires il tombe dans ses travers, perd sa lucidité, prend trop de confiance et fait une erreur irrémissible l’obligeant à se contenter de l’argent.

Chez les espoirs féminines, seule Cécile en -63kg est parvenue à atteindre le championnat de Belgique mais dans une catégorie extrêmement relevée, elle a donné le maximum et s’est battue avec détermination comme elle en a l’habitude. Malheureusement, elle ne faisait pas le poids dans cette nouvelle catégorie pour elle.

Pour terminer la journée, nos deux juniors filles entraient en piste. Maurine en -52kg n’a jamais eu aussi faim de victoire et a offert au publique toute sa palette technique. Elle se hisse d’ailleurs en finale après un balayage qui a laissé la salle sans voix. Sa finale est très serrée et personne ne peut prédire qui va gagner. La victoire lui échappera de la pire des manières puisqu’elle sortira sur blessure. Enfin, Norah, qui à l’habitude de jouer avec nos nerfs et son bonheur n’a pas failli à sa réputation puisqu’elle concède un waza-ari après 15 secondes et se retrouve immobilisée au sol. Elle s’en sort néanmoins presque miraculeusement et c’est peut-être là que la magie a opérée, qu’elle a laissé toute ses contre-performances pour enfin se révéler, car la suite sera réglé comme du papier à musique enchainant les ippons aisément pour obtenir l’or qu’elle méritait depuis si longtemps.

Avec 7 médailles, 3 or, autant d’argent et une bronze, le Gishi se positionne encore un peu plus comme le meilleur club wallon mais doit céder sa couronne nationale à la magnifique performance du club de Gruitrode et ses 10 médailles. Le club ne perd conc pas de temps et débute déjà le travaille pour la récupérer l’année prochaine.